Une surprise de taille! La cigogne va de nouveau passer cette année!

Une échappée de courte durée…

Les abonnés de notre page FB ne sont pas sans savoir que notre troupeau s’est récemment agrandi avec l’arrivée de cinq mâles et d’une femelle. Mais qu’elle ne fut pas ma surprise de constater il y a deux semaines que Bianca présentait des rondeurs asymétriques plutôt suspectes! Forte de cette observation et avec la quasi-certitude d’avoir perçu des mouvements fœtaux, j’ai séance tenante communiqué avec l’ancienne propriétaire pour savoir de quoi il en retournait. Elle m’a confirmé que les mâles avaient réussi à atteindre le clos où se trouvait Bianca et qu’un d’entre eux l’avait séduite. Comme cette rencontre illicite fut brève, aucune note n’a été prise. Notre belle arrivante est donc tout probablement gestante…de père inconnu!

Reproduction des alpagas

Parmi le bétail présent en Amérique du Nord, l’alpaga possède un cycle de reproduction qui est unique. L’utérus de la femelle a la forme d’un Y. Il possède deux cornes dont la longueur varie grandement d’une femelle à une autre selon ses antécédents de gestation. La corne de gauche est généralement plus grosse que celle de droite ce qui expliquerait pourquoi la plupart des gravidités s’y déroulent. Les femelles ont une activité folliculaire l’année durant, mais certaines périodes sont plus favorables que d’autres pour l’accouplement. On dit que les femelles ont une ovulation qui est induite par la copulation. Elles sont prêtes à être accouplées vers l’âge de deux ans. Elles doivent peser au moins 100 lb.  Si elles ne se couchent pas en moins de 60 secondes lorsqu’elles sont présentées à un mâle, il ne faut pas insister. Il est préférable de réessayer quelques jours plus tard. Si la femelle est déjà gestante ou non disposée à être accouplée, elle risque de rejeter le mâle et de cracher. L’accouplement dure habituellement entre 12 et 48 minutes. Plus c’est court, moins ça risque de fonctionner d’autant plus que les alpagas mâles éjaculent au compte-gouttes. Cet axiome biologique quasi incontestable ne s’est pas révélé juste dans le cas de cette chère Bianca!

Évaluation du bien-être du fœtus

À l’étape où nous en sommes, il convient d’évaluer le bien-être fœtal sur une base régulière. La durée de gestation chez un alpaga varie entre 335 et 365 jours. Plusieurs facteurs peuvent influer sur ce paramètre, notamment le sexe du fœtus, la saison, la femelle et le mâle reproducteurs en cause. Les gestations découlant d’accouplements réalisés au printemps sont habituellement 12,5 jours plus longues que celles qui surviennent en automne. Puisque l’éleveuse précédente nous a indiqué que l’accouplement avait possiblement eu lieu à la fin de l’été, il est plausible de croire que Bianca mettra bas au mois d’août. La plupart des morts embryonnaires ont lieu au cours du premier trimestre. Ces mortalités in utéro peuvent être attribuables à plusieurs causes : malformations génétiques, stress dû à la chaleur, pathologies utérines ou autres maladies débilitantes. Nous avons fort heureusement passé cette étape. Un avortement peut néanmoins survenir plus tard pour des raisons qui semblent vraiment non apparentes. Il peut être attribuable à un agent infectieux ou non infectieux. Au nombre des causes infectieuses, citons la leptospirose, et non infectieuses l’utilisation de médicaments à base de cortisone, notamment pour les infections oculaires. Ceux-ci sont dommageables même en très petites quantités. Maintenant que nous savons que Bianca est gestante, nous évitons d’avoir recours à de tels produits. Il nous faut garder un œil sur elle pour nous assurer que tout va bien. Au troisième trimestre, il est important d’augmenter l’apport nutritif de la mère. Il faut aussi veiller à ce qu’elle ne souffre pas de torsion utérine qui est une affection de cause inconnue. Lorsque cela se produit, les cornes de l’utérus tournent autour du corps de l’utérus. Le degré de torsion peut varier entre 90 et 320 degrés. Si une femelle montre des signes de coliques, vocalise plus qu’à l’habitude ou si la première partie de la mise bas ne semble pas progresser, il faut suspecter cette pathologie qui peut rapidement péricliter. Il faut observer attentivement la femelle tous les jours. Si elle mange bien, se comporte normalement et suit sa routine habituelle, il n’y a vraiment pas lieu de s’inquiéter. Lorsque la température est élevée et humide, il importe de procurer un foin de haute qualité à l’alpaga pour lui éviter tout stress métabolique. Lorsque le foin n’est pas suffisamment nutritif, l’alpaga surchauffe à essayer de le digérer.

Imminence de la naissance

Pour déterminer si une femelle va mettre bas bientôt, il faut vérifier le ligament sacro-tubéral. Plus le jour de la parturition approche, plus ce ligament passe d’une tension s’apparentant à des cordes de guitare tendues à des cordes de guitare pratiquement impossibles à palper quelques jours avant la mise bas. Il est aussi recommandé de vérifier les changements mammaires et vulvaires, les antécédents liés à la mise bas, une baisse d’intérêt pour la nourriture, les changements de comportement et le temps passé en position ventrale. Il importe de s’assurer que le fœtus bouge. On peut le faire en plaçant une main sur le ventre de la mère. Dans le cas de Bianca qui nous connaît encore très peu, il est préférable d’observer les mouvements de sa queue de loin pour ne pas la stresser inutilement. Si elle la remue de bas en haut ou si elle la tient relevée, on remarque la plupart du temps des mouvements fœtaux concomitants. Il suffit d’être patient.

« Vivre c’est s’adapter » Alvin Toffler

La vie nous réserve parfois des surprises. Certaines plus heureuses que d’autres. La naissance prochaine d’un cria est sans contredit un événement à célébrer. Après la naissance d’Irma qui s’est avérée plus difficile que prévue, j’ai pris des notes pour me souvenir de ce que j’aurais pu faire mieux. Il aurait notamment été préférable que j’ai un four à micro-ondes avec des disques chauffants ou un séchoir à cheveux à portée de main dans la grange pour pouvoir la réchauffer plus rapidement. De l’oxygène aussi. Tout se passe tellement vite que même le déplacement entre la maison et la grange semble une perte de temps coûteuse quand un cria ne va pas bien. Ma trousse de naissance est prête. Mes réserves de colostrum garnies. J’attends avec impatience la venue de cette nouvelle vie.

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